samedi 3 mars 2012
Course Bouvet Guyane 2012: Francis Cerda Journal Sud-Ouest Hendaye
Publié le 02/03/2012 à 06h00
Par arnaud dejeans
Hendaye
Francis a retrouvé le moral
Le skipper d'Endaika a dû abandonner sa traversée de l'Atlantique à la Rame après 25 jours et plus de 2000 kilomètres de course. Il manquait d'eau potable à bord .
Francis Cerda a ramé pendant près d'un mois, à raison de 10 heures par jours. Il a stoppé son aventure au milieu de l'océan atlantique.
Francis Cerda a ramé pendant près d'un mois, à raison de 10 heures par jours. Il a stoppé son aventure au milieu de l'océan atlantique. (PHOTO DR)
Dans une vidéo postée ce week-end sur le site Internet de la course Bouvet-Guyanne 2012, on voit Francis Cerda soupirer sur le bateau de la direction de course : « Il faut savoir être réaliste ». Traduction : il faut savoir dire stop. Après 25 jours de course et plus de 2 000 kilomètres (sur les 4 700 km de la traversée complète) parcourus à la rame, le skipper du club d'aviron Endaika a cessé de ramer. Épuisé, le Béarnais de Billère a fini par appeler le voilier de l'organisation, l'« Étoile magique », bateau sur lequel il est en train de se refaire une santé avant l'arrivée en Guyane prévue dans quelques jours.
Ses amis du club hendayais tiennent à rassurer tous ceux qui ont suivi fidèlement la course de l'aventurier : « Francis va bien, il a retrouvé le moral. Nous sommes tous soulagés car il a été raisonnable. Il ne pouvait plus continuer dans ces conditions », transmet Élisabeth Jean d'Endaika. Dès le début de la traversée, qui a débuté le 29 janvier au Sénégal, le skipper a rencontré des problèmes avec son dessalinisateur, censé couvrir ses besoins en eau potable. « Il trouvait que l'eau avait un goût bizarre. Or, ce type de machine produit normalement une eau déminéralisée sans aucun goût. »
Il a été intoxiqué
Après vérification, le rameur s'est rendu compte qu'il s'était intoxiqué avec une eau non potable. Il a pu joindre un médecin à Pau qui lui a confirmé le diagnostic : « Il a dû rester allongé 24 heures et prendre des antibiotiques pour éviter d'aggraver sa situation. » Une mésaventure qui a lui a pompé énormément d'énergie, alors qu'il occupait les premières places de la course.
« Francis a modifié l'arrivée d'eau de la pompe, mais cette dernière a rendu l'âme. Il avait encore 20 litres d'eau potable dans son bateau, de quoi tenir 3 ou 4 jours. Or, il lui restait encore trois semaines de course. C'était mission impossible », complète son amie du club Endaika. Et ce ne sont pas les bouteilles de jurançon, calées au fond de ses valises au début de la traversée, qui aurait pu lui éviter la déshydratation…
Francis Cerda a beaucoup hésité avant d'appeler le voilier des organisateurs, car il ne souhaitait pas laisser son bateau « Moana » au milieu de l'océan. Heureusement, sa balise Argos fonctionne. Et des amis de Guyane feront tout pour récupérer son bateau fétiche dans quelques jours. Dans la perspective d'une nouvelle aventure pour la prochaine édition de la Bouvet-Guyane ? « Ce n'est pas à l'ordre du jour, tempère Élisabeth. Quand sa compagne a appris qu'il avait rencontré des problèmes de santé, elle lui a interdit de recommencer. »
Le message est passé… Mais il faudra être convaincant pour empêcher ce géophysicien de 59 ans, fan de Moitassier, Tabarly et d'Aboville, d'aller au bout de son rêve. « Nous en saurons plus dans quelques semaines, quand il reviendra à Hendaye », complètent ses amis du club. Quelques heures après son abandon, Francis Cerda leur a envoyé un texto lourd de sens : « Dommage, pas pu faire plus ».
Dans quelques jours, quand il rentrera au siège d'Endaika, il pourra enfin lire les centaines de mails et messages de soutien reçus depuis le début de son aventure. Et il se rendra compte que ce qu'il a réalisé est déjà énorme.
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